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Bernard de Montgaillard, un abbé d’Orval dans un calendrier de saints cisterciens
Eric DELAISSÉ
Espace Florenville, vendredi 6 octobre 2017 à 20 heures
conf

   Considéré comme second fondateur d’Orval, Bernard de Montgaillard en fut abbé de 1605 à son décès survenu en 1628. À l’âge de 16 ans, il était entré à l’abbaye de Feuillant (Haute-Garonne) et avait été ordonné prêtre à 19 ans. Orateur particulièrement doué, il se fait remarquer par ses prédications. À Paris, où il a accompagné son abbé, Jean de la Barrière, pour fonder un monastère de Feuillants, il devint un maître spirituel apprécié et jouit de l’estime du roi Henri III avant de prendre parti pour la Ligue. Cependant, sa carrière est bouleversée par une querelle d’observances : il se retira alors au prieuré cistercien Saint-Sauveur (Anvers). Très vite, il parvint pourtant à se faire apprécier de la Cour de Bruxelles : il prononce l’oraison funèbre de l’Archiduc Ernest (1595) et devint prédicateur ordinaire à la Cour de l’Archiduc Albert. Avant d’obtenir le siège abbatial d’Orval, Bernard de Montgaillard avait dû se contenter de Nizelles (1602), modeste abbaye dont il voulait faire un noviciat pour tous les cisterciens des Pays-Bas.
   Fondamental en matière d’hagiographie cistercienne, le Menologium cistertiense de Chrysostome Henríquez (publié à Anvers en 1630) donne pour chaque jour quelques brèves notices biographiques à propos de « saints » et « bienheureux » cisterciens. La lecture de l’Index topographicus du Menologium révèle que son auteur a inscrit trois noms dans la rubrique consacrée à Orval : Constantin – le premier abbé – à la date du 8 décembre, Denis – abbé de Clairvaux mais enseveli à Orval – à la date du 25 octobre, et le convers Florent à la date du 7 juillet. Dans chacune des notices à leur sujet, il est largement question de l’abbé Bernard de Montgaillard : Henríquez met bien en relief l’importance de cette personnalité inévitable du premier tiers du XVIIe siècle.