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Omer Dejardin

    Né en 1910.
    Décédé en 2003.

 
       

    C’est au grand oncle d’Omer Dejardin, Orner Fontaine, que l’on doit La tchansan des Gaumais (1904), véritable hymne régional qui est toujours à la une des fêtes et autres rassemblements actuels, estudiantins notamment. La musique est de Keyenberg, chef de musique à l’Harmonie d’Étalle.
    Cet antécédent et le contexte local ont sans doute balisé l’activité patoisante d’un directeur de laiterie coopérative qui s’imposait comme un chef d’entreprise prévenant, et particulièrement dépendant de l’activité paysanne. Sportif, puis organisateur d’épreuves internationales à une époque où la Gaume était encore repliée sur elle-même, il utilise l’écriture dans tous ses épanchements: Pendant mon service militaire, je composais une chanson par mois. Prisonnier pendant dix mois en Allemagne, la feuille blanche restait un objet de conquête ! Plus tard, on me contactait pour des télégrammes de mariages, des textes de chansonniers, des flauves ou des poèmes occasionnels... En quelque sorte, j’étais un "écrivain public" !
    Omer Dejardin a participé activement à la rédaction de Tourtous assen, la publication trimestrielle du S.I. du grand Étalle: chroniques de la guerre 14-18, souvenirs sportifs liés au village, poèmes eux-mêmes chargés de souvenirs anecdotiques locaux.
    II faut se rapprocher le plus possible du français. Pour être lu, il faut aller vers le lecteur. En fait, cette ambition, cette activité patoisante – au même titre que la confection de tapisseries minutieuses – ressortent d’un ciselage salvateur, à un âge ou après avoir tant vécu il importe de se valoriser en s’investissant, de se souvenir en racontant. Décidément, rien ne résiste à l’épreuve du temps: le passé, le patois, ... bousculent tous les protocoles, ressurgissent (sa plus grande production date des années ‘70) des cheminements les plus touffus. Et ce n’est pas une renaissance quelconque: la chaleur, la sympathie, l’accompagnent comme une leçon impossible à oublier !
    Dans la poésie d’O. Dejardin, il faut noter le ciselage des alexandrins, et les terminaisons en «ang», «ong» propres aux anciens d’Étalle.
        (In La poésie actuelle en patois gaumais, par Jean Joannès, La Joyeuserie, 1992.

Bibliographie :

¤    Echoi... Aneu... La Joyeuserie, Dampicourt, 1988.
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